1946 : départ de Charles de Gaulle (car la constitution ne donnait aucun pouvoir au Président)
1958 : retour de Charles de Gaulle (nouvelle constitution qui donne l’essentiel du pouvoir au Président)
Une république plus égalitaire et démocratique (1946) : la IVe République
En 1943, le conseil national de la résistance est créé. Après la libération de la France (débarquement de Normandie le 6 juin 1944 et libération de Paris le 25 août 1944), la République est restaurée sur ce programme (plus d’égalité et de justice sociale). Des choses comme la sécurité sociale et la nationalisation des entreprises fondamentales pour l’économie sont accordées en plus du droit de vote des femmes.
➝ La Constitution : un texte qui fige l’organisation des pouvoirs dans un État.
À cette époque, c’est le Parlement (les assemblées) qui détient l’essentiel du pouvoir. Les députés sont élus par le peuple et les représentants. Ce sont eux qui font les lois et contrôlent les ministres, leurs actions et la vie politique. Le problème est qu’en temps de guerre froide, 1/3 des députés soutiennent l’URSS, 1/3 soutiennent les États-Unis et 1/3 changent de côté dépendamment du sujet. La IVe République devient trop instable et ingouvernable.
La IVe République est un gouvernement beaucoup trop instable (17 gouvernements en seulement 12 ans) ce dont ne voulait pas de Gaulle. Le 13 mai 1959, les Français et les militaires qui se trouvaient en Algérie arrêtent d’obéir au gouvernement. Tout le monde pense donc que de Gaulle va donner l’indépendance à l’Algérie qui est au bord de la guerre civile. De Gaulle est nommé président du Conseil (= Premier ministre) avec les pleins pouvoirs pour changer la constitution.
La Ve République : un régime présidentiel :
De Gaulle arrive au pouvoir en 1958 mais impose ses conditions :
➝ Il crée la Ve République : le Président doit être le plus puissant et celui avec le plus de pouvoir.
Après un référendum en septembre 1958, sa constitution est adoptée.
Les pouvoirs du Président :
Il nomme et renvoie le Premier ministre (il dirige aussi le conseil des ministres).
S’il est en désaccord avec l’assemblée, il peut la dissoudre.
Il peut consulter les français au travers d’un référendum.
Il dirige les armées et nomme les hauts fonctionnaires et diplomates.
L’assemblée ne peut que voter les lois, s’occuper du budget et ne se réunit pas en permanence (son pouvoir est donc très affaibli).
Les modifications constitutionnelles importantes :
En 1962, de Gaulle déclare que le Président de la République sera élu au suffrage Universel (de Gaulle sera réélu au suffrage universel en 1965).
En 1974, la majorité passe à 18 ans.
En 2000, J. Chirac passe la durée d’un mandat de 7 à 5 ans.
En 2007, N. Sarkozy limite la présidence à 2 mandats.
Les transformations politiques de la France sous la Ve République :
De Gaulle (1958-69), la droite au pouvoir :
De Gaulle est souvent critiqué car il est le seul à exercer le pouvoir (les ministres lui obéissent et n’ont aucune liberté d’action).
Il veut exercer sont pouvoir à égalité avec les États-Unis et l’URSS (il arrive à avoir la bombe atomique et il critique les pays étrangers lorsqu’il est en voyage d’affaires).
Il y a aussi des grèves : par exemple, les étudiants et les ouvriers qui sont tous en grève en mai 1968 pour protester contre le manque de liberté. Même après des accords comme les accords de Grenelle qui accordent une 4e semaine de congés payés, une augmentation de salaire et plus de libertés, le mouvement continue. La grève se termine en juin quand des élections confirment que la majorité des Français soutiennent de Gaulle.
De Gaulle perd le pouvoir en avril 1969 après un référendum sur la régionalisation (52 % des français votent non).
François Mitterrand (1981-95), la gauche au pouvoir :
Après la droite au pouvoir, c’est le tour de la gauche : c’est l’alternance. F. Mitterrand est le seul Président à avoir fait 2 septennats (mandat de 7 ans).
Positif : 5e semaine de congés payés, suppression de la peine de mort, augmentation des salaires, retraite à 60 ans, semaine de 39 h pour lutter contre le chômage, aides sociales en hausse.
Négatif : la crise économique et sociale s’aggrave, la lutte contre le chômage est un échec, il y a des difficultés financières (baisse des aides, hausse des impôts, perte de la valeur de la monnaie) ➝ les gens sont déçus.
Les Français votent pour la droite en 1986 : c’est la cohabitation (le président est de gauche mais le premier ministre est de droite). Les deux ne s’entendent donc pas et le président perd tous ses pouvoirs. Il y aura deux autres cohabitations ensuite.
Le Front national se développe et regroupe de plus en plus les voix des gens qui sont déçus.
Les cohabitations :
En 1986, les Français, déçus par Mitterrand, votent pour une assemblée de droite et le Président (qui est de gauche) est obligé de prendre un Premier ministre de droite (J. Chirac). Les deux ont des idées opposées et cette situation n’est pas anticipée dans la constitution.
Lors d’une cohabitation, c’est le Premier ministre qui dirige et le Président perd tout pouvoir sauf au niveau de la politique étrangère ou voyages au travers desquels il représente la France. Chirac (1986-88) n’amène toujours pas de solution à la crise et la déception augmente. L’extrême droite prend de l’importance (J.-M. le Pen) et les Français choisissent de réélire F. Mitterrand plutôt que J. Chirac en 1988.
Il y aura deux autres cohabitations (1993 et 1997), mais la réforme de la constitution en 2000, qui réduit le mandat présidentiel à 5 ans comme celui des députés, règle le problème.
L’évolution de la société française :
Le cadre :
➝ Économie et niveau de vie :
30 glorieuses de 1944-74, société de consommation, électroménager, développement de l’auto…
Crise et chômage de masse depuis 1975, nouvelle pauvreté (resto du cœur, SDF).
Création du RMI en 1988 (revenu minimum d’insertion).
➝ Société :
Baisse du nombre d’agriculteurs et d’ouvriers (fermetures d’usines et de mines).
Hausse des employés (travail de bureaux et de services).
Exode rural et développement des banlieues.
Périurbanisation.
La place des femmes :
Droit de vote des femmes en 1944.
Travail et compte bancaire sans autorisation du mari en 1965.
Contraception légalisée en 1967.
MFL (mouvement de libération des femmes) en 1970 et mouvement de revendication de libertés.
IVG (avortement) légalisée en 1975 par la loi Simone Veil.
Développement de l’emploi féminin, lutte pour l’égalité salariale et des droits depuis 1976.
Loi parité en politique en 2000.
Ces mesures amènent plus de libertés aux femmes même si elles sont encore accusées parfois d’être responsables de la chute de la nationalité, de la dégradation de la morale et de l’éducation.
L’immigration en France :
Suite aux guerres mondiales, la France encourage officiellement l’immigration afin de pallier l’insuffisance de main-d’œuvre.
L’office national de l’immigration (ONI) est créé en 1945 pour assurer l’accueil des travailleurs étrangers. Au début, l’immigration est européenne mais ensuite elle provient de plus en plus du Maghreb. Les emplois sont peu qualifiés et surtout dans les secteurs de la construction ou de l’industrie.
À partir de la crise économique, le gouvernement restreint l’immigration qui n’est plus nécessaire et met en place l’aide au retour (qui donne des résultats limités).
L’immigration illégale pose des problèmes : sentiment d’insécurité, montée de la xénophobie et de l’extrême droite. Accusation des politiques européennes d’ouverture des frontières, accusation de laxisme ( ➝ pas assez strict) des dirigeants malgré les renvois.
Les jeunes du baby-boom :
➝ La forte augmentation des naissances de 1945 à 1965 : la proportion de jeunes augmente et cela va changer la société :
Développement de l’éducation (jusqu’à 16 ans en 1959), construction de collèges, développement des universités.
Culture jeune créée : musique (rock) et cinéma (Disney)) faits pour eux. Ils ont leurs idoles comme J. Hallyday. Ils ont leurs produits (disques 45 tours), presse jeune, mode du jeans et blouson. Ils deviennent des consommateurs réels.
Rejet du monde ancien, révoltes de mai 1968 : réclament plus de libertés.