Au XIIIe siècle, l’autorité royale française se renforce et s’accélère avec François Ier. Jusqu’à avant la révolution française, les territoires s’aggrandissent et se consolident et un appareil d’État se développe progressivement.
Même si la guerre contribue à l’affirmation de la monarchie absolue, il y a des freins et des limites au développement de l’État.
L’affirmation contestée de l’autorité monarchique :
La puissance de l’État royal à la Renaissance :
Tout d’abord, pour accroître la puissance de l’État et le rôle central du roi, François Ier étend le domaine royal. Ensuite, au début du XVIe siècle, le domaine royal s’étend avec le rattachement de la Bretagne à la France en 1532. Cependant, le royaume est composé de particularismes locaux (différentes langues et différentes justices).
Le roi étend son empire par une activité législative importante :
- Il signe plusieurs grandes ordonnances comme celui de Villers-Cotterêts en 1539.
- Il augmente son nombre d’officiers (➝ représentants dans les provinces).
L’État se centralise donc autour du roi mais il est encore trop tôt pour parler d’absolutisme car le roi recherche le plus souvent la collaboration des parlements et des élites urbaines. Il est aussi dépendant des seigneurs et de leur influence pour compenser le nombre d’officiers insuffisant.
Il y a deux visions du pouvoir royal :
- Claude de Seyssel : selon lui le pouvoir royal doit être limité ➝ il veut une monarchie modérée.
- Guillaume Budé : selon lui les Princes ne devraient pas être soumis aux lois ➝ il veut une monarchie absolue.
Un État royal contesté :
Une guerre de Religion débute en 1562 sous Charles IX car les catholiques se sentent trahis alors que les calvinistes trouvent que la tolérance du protestantisme est insuffisante.
Le roi Charles IX hésite sur comment rétablir l’ordre dans le Royaume de France et décide finalement, en 1572, de faire assassiner les chefs protestants lors de la nuit de la Saint-Barthélemy.
Ensuite, le roi Henri III assassine le chef de la ligue catholique en 1588. Il est à son tour tué en 1589.
En 1589, Henri IV devient le nouveau roi de France et reconquiert le royaume. Il décide de se convertir au catholicisme (étant protestant). Henri IV signe, en 1598, l’Édit de Nantes qui met fin aux guerres de religion et permet d’affirmer le pouvoir royal . Il est finalement assassiné, en 1610, par Ravaillac.
➝ Même s’il y a eu un désastre matériel et des coûts élevés de la guerre, la monarchie se renforce.
Cependant, la reconnaissance d’une religion officielle ne participe pas totalement à la pacification complète de royaume et donne suite à de nombreuses persécutions.
L’évolution de la monarchie sous Louis XIII et Louis XIV :
Le Renforcement de l’État et des administrations :
En 1624, Louis XIII nomme Richelieu 1er ministre et son rôle est de renforcer l’autorité royale, de détruire la puissance politique des protestants et de diminuer le pouvoir des nobles.
En 1685, le France est en guerre contre l’Espagne et Richelieu utilise la violence pour écraser l’opposition et mettre au pas la société.
Les officiers royaux constituent un groupe de serviteurs souverains (➝ ils apprécient beaucoup l’argent, ils sont donc faciles à acheter). Le nombre augmente grandement sous le règne de Louis XIV : 4000 officiers sous Francois Ier ; 46 000 officiers sous Louis XIV.
En 1653, le rôle d’intendant est créé. Leur but est de surveiller les officiers et veiller à la levée des impôts.
➝ L’administration se centralise au XVIIe siècle : le gouvernement est composé du conseil du roi, des ministres, des secrétaires d’État et des surintendants. De plus, en 1681, Colbert crée la Ferme générale (une institution gérant les impôts indirects comme la gabelle).
Construction de l’image royale et de la monarchie absolue :
➝ La Fronde : les révoltes animées par les parlementaires et nobles opposés à la progression de l’absolutisme entreprise par Richelieu puis Mazarin.
Louis XIV décide de régner seul.
Construction de l’image :
Le roi a deux corps : le corps physique/mortel et le corps symbolique/immortel (➝ il incarne l’unité et la continuité du Royaume). Grâce à cette symbolique des deux corps, le roi peut renforcer son pouvoir divin : le roi est le Lieutenant de Dieu sur Terre.
➝ Le roi utilise aussi l’iconographie : des pièces de monnaies, statues équestres, médailles…
Une administration autour du roi :
Le roi a son propre emploi du temps qui tourne autour de sa volonté de superviser l’activité de son administration.
Devoir d’obéissance :
Il est impossible de contredire ou de contrôler un pouvoir qui se veut de droit divin : le Parlement, les élites urbaines et les aristocrates sont exclus. Il exclut aussi les protestants en 1685 avec l’Édit de Fontainebleau.
Le roi utilise Versailles pour sédentariser et discipliner la noblesse. Il contrôle la noblesse en la forçant à venir à Versailles pour obtenir les faveurs du roi qui lui sont vitales.
Le rôle fondamental de la guerre :
Au début, le roi dirige ses armées mais ensuite, il expérimente la stratégie de cabinet (permise grâce au perfectionnement de l’administration). Suite à cela, Vauban crée un réseau de fortifications aux frontières du royaume.
Louis XIV, “le roi de la guerre”, s’affirme par ses conquêtes mais celles-ci demandent beaucoup d’argent. C’est pour cela qu’il impose l’impôt personnel dans le but de financer ses guerres. En 1690, le budget de l’État pour la guerre est de 75 %.
Les limites, crises et contestations de l’État absolu :